Découvrez-en davantage sur nos membres avec notre nouvelle série d’interviews « Portrait de professeur ». Aujourd’hui, c’est Richard Hotte (professeur titulaire en technologie de l’information au département Science et Technologie) qui se prête à l’exercice.
Comment as-tu su que tu voulais devenir professeur?
RH : Je n’ai vraiment jamais su que je voulais devenir professeur. J’ai toujours été fasciné par la connaissance et sa transmission. À la fin de mes études collégiales, je me suis engagé comme missionnaire laïque pour enseigner au collègue KIRMAN d’Abengourou en Côte d’Ivoire. Ce fut ma première expérience que j’ai beaucoup aimée. Au cours de mon doctorat, mon directeur de thèse m’a posé la question : « Est-ce que tu veux devenir professeur. Si oui, il faut que tu sois disponible et généreux. ». Cela m’a plu.
Que trouves-tu de différent ou que préfères-tu de la méthode d’enseignement de la TÉLUQ?
RH : J’étais déjà auxiliaire d’enseignement quand je suis venu à la TÉLUQ, d’abord comme tuteur dans les cours d’histoire, puis spécialiste à l’encadrement, donc formateur de formateurs, et enfin professeur. J’ai donc choisi la TÉLUQ tout au début de ma carrière, car le projet d’une offre de formation universitaire sans contrainte de temps et d’espace m’est apparu une réelle opportunité pour les régions et les personnes ayant des contraintes d’horaire ou de disponibilité. Ce qui me plait, c’est donc la souplesse et le rythme de formation qui appartient, en grande partie, à l’étudiant.e.
Quel est ton plus beau souvenir d’enseignement?
RH : Au retour d’Afrique j’ai complété mon baccalauréat. Un travail d’enseignement m’a été offert dans une école primaire de campagne. Il s’agissait d’un groupe de 6 ou 7 élèves du primaire ayant des troubles de comportement dû, pour la majorité d’entre eux, à de mauvaises conditions familiales, dont la violence. Ce fut une expérience extrêmement marquante pour moi, car j’avais carte blanche comme professeur; le but était de tout faire pour les intégrer dans une classe régulière.
Un étudiant ou une situation qui t’a marqué en particulier?
RH : Dans la situation scolaire décrite précédemment, il y avait un gamin de 8 ou 9 ans, relativement agressif, qui voulait écrire un livre sur les esquimaux… Pourquoi? Je ne sais pas. Alors, j’ai fait une entente avec lui: l’intégration des apprentissages en mathématiques, français et, bien évidement, en géographie portant sur le Grand Nord dans l’écriture de son livre. Ce fut un scénario pédagogique gagnant et il a produit son livre.
Quels sont tes intérêts de recherche? Sur quoi travailles-tu?
RH. En premier lieu, je suis heureux de cette question, car la recherche est le deuxième volet de la tâche d’un professeur. En fait, c’est enseignement et recherche. J’ai un doctorat en technologie de l’information appliquée à la formation et à la communication. Je m’intéresse à la conception et au développement d’applications en apprentissage mobile dédiés à l’autoapprentissage. Plus spécifiquement, je suis intéressé par la personnalisation des scénarios d’apprentissage pour les enfants qui n’ont pas accès à l’école ou pour lesquels l’école ne répond pas vraiment à leur profil cognitif, comme les autistes, par exemple.
J’explore également des systèmes dont la conception est fondée sur des jeux sérieux (Serious Games) intégrant des stratégies de débriefing. À la fin juillet dernier, monsieur Peter Wells (chef de la section de l’éducation supérieure de l’UNESCO) informait le secrétaire général de la Commission Canadienne que la demande de chaire en Global Smart Disruptive Learning avait obtenu une évaluation positive. Dès que l’entente sera paraphée par le Directeur général, l’annonce officielle sera faite. Le but de cette chaire est de concevoir et développer des applications d’autoapprentissage mobile à l’intention d’enfants qui n’ont pas accès à l’école.